Le but de ce TP est de vous familiariser avec la notion de signature électronique et de chiffrement clé publique / clé privée en utilisant le logiciel GPG (Gnu Privacy Guard : http://www.gnupg.org/). GPG est une version libre du logiciel PGP (Pretty Good Privacy : http://www.pgp.com/) crée par Philip Zimmermann.
Pour ce TP, vous devrez m'envoyer deux mails ainsi qu'un petit rapport. TOUS les emails que vous m'enverrez devront avoir comme sujet [info-204] TP2 ...
, où les ...
peuvent être n'importe quoi.
Le rapport devra être un fichier texte (ou un fichier pdf ou un fichier OpenOffice .odt
). Les rapports envoyés dans un autre format (Openrtf, Word) ne seront pas lus. (Ce n'est pas une blague.)
Faites attention lors de la rédaction du rapport : je ne veux pas lire la suite des commandes que vous avez utilisées ; et je ne veux pas lire un roman fleuve de 40 pages !
Pour commencer le TP, redémarrez votre machine sous Linux, identifiez vous et ouvrez un navigateur internet (
Applications --> Internet --> Navigateur Web Iceweasel
) sur la page du TP :
$
" au début de chaque ligne représente l'invite de commande. Vous ne devez pas les écrire ...
Si vous partagez une clé avec votre destinataire, vous pouvez utiliser GPG pour faire de cryptographie symétrique. Pour crypter le fichier "nom_fichier
", il faut utiliser la commande :
$ gpg --symmetric nom_fichier
Ceci créera un fichier binaire "nom_fichier.gpg
" contenant le fichier chiffré,
Vous pouvez également créer un fichier crypté en ASCII, plus approprié si vous devez l'envoyer par email par exemple. La commande correspondante est
$ gpg --symmetric --armour nom_fichier
et le fichier crypté s'appellera "fichier.asc
".
Utilisez cette commande pour créer un fichier crypté. Vérifier qu'en modifiant un tout petit peu la clé, le contenu du fichier crypté change beaucoup.
Pour décrypter, il suffit d'utiliser :
$ gpg --decrypt nom_fichier.asc
(Bien entendu, "nom_fichier.asc
" sera remplacé par "nom_fichier.gpg
" si besoin...)
Les clés sont stockées dans un répertoire caché de votre répertoire personnel : .gnupg
. Vérifiez que ce répertoire n'existe pas. (Et s'il existe, regardez les fichiers qu'il contient ainsi que leurs dates de de modification.)
Pour créer votre propre clé publique/clé privée, il faut utiliser la commande
$ gpg --gen-key
Remarque : si GPG vous dis qu'il n'a pas assez d'entropie, il faut faire travailler le processeur. Vous pouvez utiliser la commande $ find / -name a
dans un autre terminal et attendre un peu...
Pour vérifiez que les clés ont bien été créées, utilisez la commande
$ gpg --list-keys
Vous devriez obtenir quelque chose du genre
$HOME/.gnupg/pubring.gpg ------------------------------- pub 2048R/17B5595E 2010-05-06 [expire: 2010-06-05] uid Pierre Hyvernat (info-204) <pierre.hyvernat@univ-savoie.fr> sub 2048R/4FBCE118 2010-05-06 [expire: 2010-06-05]
qui vous indique que vous avez une clé principale (ligne "pub
") qui expire le 5 juin ; et une sous-clé (ligne "sub
") qui expire aussi le 5 juin. La ligne "uid
" vous donne l'identité de l'utilisateur correspondant.
La clé principale est utilisé pour les signatures, et la sous-clé pour le chiffrement.
Créez votre propre clé et vérifiez l'existence du répertoire ".gnupg
". Quels sont les fichiers qu'il contient ?
Remarque : lors de la création d'une clé de plus longue durée, il est impératif de créer des certificats de révocation avec "$ gpg --output revoke.txt --gen-revoke uid
" où "uid
" est l'identité de la clé concernée. C'est ceci qui vous permettra de faire savoir que votre clé ne doit plus être utilisée... (Si vous perdez votre clé privée par exemple.)
ATTENTION : votre clé secrète doit rester secrète. Si quelqu'un y a accès, il peut usurper votre identité et lire les messages chiffrés qui vous sont adressés. Votre passphrase doit en garantir la sécurité, car c'est la seul protection que vous avez si quelqu'un peut accéder à votre compte... Choisissez donc une passphrase sûre, et ne la dévoilez à personne.
Pour envoyer votre clé publique à quelqu'un, vous pouvez commencer par l'exporter avec la commande
$ gpg --output cle.asc --export --armour uid
où "uid
" est l'identité (l'adresse email par exemple) de la clé concernée et "cle.asc
" le nom du fichier qui contiendra la clé en ASCII.
Si vous voulez exporter la clé en binaire, il faut utiliser :
$ gpg --output cle.gpg --export uid
À l'inverse, pour importer une clé (en binaire ou en ASCII) contenue dans le fichier "cle
", il suffit d'utiliser la commande
$ gpg --import cle
$ gpg --list-keys
".
Pour partager vos clés, allez ajouter votre clé publique sur le Wiki du cours à l'adresse suivante : http://www.lama.univ-savoie.fr/wiki/index.php/Clés_publiques
Il faut :
<pre>
" et "</pre>
".
Chaque clé possède une « empreinte digitale ». Quand vous récupérez une clé, il est bon de vérifier cette empreinte... Cette empreinte est suffisamment petite pour être facilement transmissible (carte de visite etc.)
Par exemple, ma clé possède l'empreinte
2190 DCB0 25C1 AD6E 4CA9 74CB 8BC6 5DD0 34C4 F5C0
Comme vous avez ce sujet imprimé, vous pouvez être sûr qu'il ne s'agit pas d'une fausse empreinte...
Pour trouver l'empreinte d'une clé, vous pouvez utiliser
$ gpg --fingerprint
qui listera toutes les clés connues avec leur empreinte.
Une fois que vous avez vérifié une clé, vous pouvez l'authentifier pour dire « je fais confiance à cette clé... » La commande est simplement :
$ gpg --sign-key uid
où "uid
" est l'identité de la clé à authentifier.
Maintenant que vous avez des clés, vous pouvez signer des messages. Pour cela, il faut utiliser :
$ gpg --clearsign fichier
pour signer le fichier "fichier
". Ceci créera un nouveau fichier "fichier.asc
" qui contiendra le fichier original avec une signature vous authentifiant.
La commande
$ gpg --detach-sign fichier
permet elle de créer uniquement une signature (binaire) pour le fichier en question. Cette signature (fichier "fichier.sig
") devra être envoyé avec le fichier original.
Pour un fichier texte, la première méthode est préférable. (Sauf si c'est un email et que votre logiciel gère les signatures en pièce jointe...) Pour un fichier binaire, il faut mieux utiliser la seconde méthode.
Pour vérifier un fichier signé, on utilise
$ gpg --verify fichier.asc
Il faut bien entendu pour cela disposer de la clé publique de la personne qui a signé le document.
Envoyez moi un email signé (pierre.hyvernat@univ-savoie.fr) pour répondre à ces deux questions. (Il suffit de copier-coller tout le fichier signé avec "--clearsign
" dans un email...)
Le principe est le même que pour la signature : on utilise
$ gpg --encrypt fichier
pour obtenir un fichier binaire "fichier.gpg
" contenant le fichier original crypté. GPG nous demandera les destinataires, à choisir parmi les gens dont on possède les clés publiques. Si on veut obtenir un fichier ASCII, la commande devient :
$ gpg --encrypt --armour fichier
pour obtenir un fichier ASCII "fichier.asc
" contenant le fichier original crypté.
Quelle est la clé utilisée pour crypter un fichier ? Envoyez moi la réponse dans un mail que vous crypterez...
Toujours pareil : pour décrypter, on utilise
$ gpg --decrypt fichier
Lisez les parties 3.2, 4.1.4 et 4.2 du manuel de GPG et décrivez succinctement le concept de réseau de confiance.
uid
" est votre adresse email pour choisir votre clé)
$ gpg --output cle_privee.asc --export-secret-key --armour uid