Certification automatique de preuves de terminaison
Vérification d'un algorithme qui se sert d'une famille inductive de types
Sémantique des jeux : du lambda-calcul à la logique classique du premier ordre
La théorie des substitutions explicites revisitée
Sous certaines conditions que l'on explicitera, la formule de Taylor-Ehrhard permet, à partir d'un modèle des réseaux différentiels, de construire des modèles de la logique linéaire et du lambda-calcul. Cependant, les modèles ainsi obtenus ne rentrent pas nécessairement dans le cadre catégorique de Benton, Bierman, Hyland et de Paiva. En particulier, on donnera un exemple très simple d'un tel modèle. C'est pourquoi on commencera par donner un nouveau cadre catégorique aux sémantiques de la logique linéaire.
Olivier Laurent : Sémantique des jeux : du lambda-calcul à la logique classique du premier ordre
Si les modèles de jeux se sont développés pour prendre en compte de plus en plus de primitives de programmation (PCF, Idealized Algol,contrôle, non-déterminisme, probabilités, concurrence, ...), ils permettent également de fournir des modèles dénotationnels de différents systèmes logiques. Nous présenterons les modèles de jeux à la Hyland-Ong/Nickau pour le lambda-calcul simplement typé, et donc pour la logique intuitionniste minimale (qui datent de plus d'une décennie). Nous montrerons ensuite comment les étendre à la logique classique propositionnelle (lambda-mu calcul simplement typé) et enfin à toute la logique du premier ordre. La notion clef sous-jacente à ces différents modèles est celle de forme normale eta-longue pour les logiques considérées.
Ralph Matthes : Vérification d'un algorithme qui se sert d'une famille inductive de types
Des familles inductives de types sont des types de données paramétrés non-uniformement: leurs constructeurs
établissent des liens entre plusieurs membres de la famille. En anglais, on parle de "nested datatypes".
Depuis la version 8.1 beta, le système Coq offre des outils natifs de programmation et de vérification des algorithmes qui
se servent de telles familles. Cependant, les invariants à prouver restent difficiles à trouver. Cela sera illustré à l'aide de l'exemple de la redécoration de configurations triangulaires de données, étudie dans l'article avec A. Abel et T. Uustalu dans TCS 333(1-2), pp. 3-66, 2005. L'implantation de l'algorithme dans Coq dépasse même les schémas proposés dans cet article. Donc, on se réjouit de la garantie de terminaison fournie par Coq et de la vérification formelle dans le même système.
Colin Riba : On the Stability by Union of Reducibility Candidates
We investigate some aspects of proof methods for the termination of (extensions of) the second-order lambda-calculus in presence of union and existential types. We prove that Girard's reducibility candidates are stable by union iff they are exactly the non-empty sets of terminating terms which are downward-closed wrt a weak observational preorder. We show that this is the case for the Curry-style second-order lambda-calculus. As a corollary, we obtain that reducibility candidates are exactly the Tait's saturated sets that are stable by reduction. We then extend the proof to a system with product, co-product and positive so-recursive types.
Patrick Baillot : On Quasi-Interpretations, Blind Abstractions and Implicit Complexity
Le Quasi-interprétations sont un outil introduit par Bonfante, Marion et Moyen pour garantir des bornes de complexité sur des programmes fonctionnels du premier ordre: couplées avec des ordres de terminaison elles fournissent en particulier une condition suffisante pour un programme pour être exécutable en temps polynomial ([MarionMoyen00]), appelée ici le P-critère. Nous étudions les propriétés des programmes satisfaisant le P-critère, de manière à analyser leur expressivité intensionnelle.
Etant donné un programme sur les listes binaires, nous définissons pour cela son abstraction aveugle comme le programme non-déterministe obtenu en remplaçant les listes par leur longueur (entier unaire). Un programme est dit aveuglément polynomial si son abstraction aveugle termine en temps polynomial. Nous montrons que les programmes satisfaisant une variante du P-critère sont en fait non seulement exécutables en temps polynomial, mais aussi aveuglément polynomiaux. Nous proposons alors deux extensions du P-critère.
Julien Forest : Certification automatique de preuves de terminaison
Les outils de demonstration automatique de la terminaison (CiME, Talp, Aprove, TTT, ...) sont devenus avec le temps de plus en plus
efficaces et puissants (cf. resultats de la derniere competition de terminaison http://www.lri.fr/~marche/termination-competition/2006/webform.cgi?command=trs). Pour parvenir a ces resultats, ces outils, bien que fondes sur des resultats theoriques solides, sont devenus tres complexes (la taille du code de CiME est comparable celle du compilateur ocaml) et les preuves generees sont de plus en plus difficiles a verifier "a la main". Le probleme de la validite des preuves generees est des lors pose. Nous developpons actuellement, dans le cadre du projet ANR A3PAT, une version de CiME fournissant une trace certifiable dans un assistant a la preuve (actuellement Coq) des preuves de terminaison obtenues. Nous presenterons notre demarche et notre prototype capable de certifier des preuves impliquant des criteres complexes.
Pierre-Yves Strub et Jean Pierre Jouannaud : Building Decision Procedures in the Calculus of Inductive Constructions
It is commonly agreed that the success of future proof assistants will rely on their ability to incorporate computations within
deductions in order to mimic the mathematician when replacing the proof of a proposition P by the proof of an equivalent proposition P' obtained from P thanks to possibly complex calculations. We investigated a new version of the calculus of inductive constructions which incorporates arbitrary decision procedures into deductions via the conversion rule of the calculus. Besides the novelty of the problem itself in the context of the calculus of inductive constructions, a major technical innovation of this work lies in the fact that the computation mechanism varies along proof-checking: goals are sent to the decision procedure together with the set of user hypotheses
available from the current context. Our main result shows that this extension of the calculus of constructions does not compromise its
main properties: confluency, strong normalization and decidability of proof-checking are all preserved. We will show in detail how a goal to be proved in the calculus of constructions is actually transformed into a goal in a decidable first-order theory. Based on this transformation, we are currently developping a new version of Coq implementing this calculus.
Delia Kesner : La theorie des substitutions explicites revisitee
Les calculs avec substitutions explicites ont émergé de manière très naturelle dans plusieurs domaines de l'informatique comme la programmation fonctionnelle et/ou logique, la théorie de la démonstration, la concurrence, les langages orientés objets, etc. Des nombreux systèmes complexes avec substitutions explicites ont été développés ces dernières 15 années afin de capturer les bonnes propriétés opérationnelles du système original (avec méta-substitution) qu'ils visaient implémenter.
Nous passerons en revue les travaux dans le domaine en pointant les motivations et défis qui ont guidés le développent de tous ces systèmes. Nous utiliserons ensuite une technologie très simple pour établir une théorie générale des substitutions explicites pour le lambda-calcul vérifiant des bonnes propriétés comme la simulation d'un pas de beta-réduction, la confluence sur les méta-termes, la préservation de la normalisation forte, la normalisation forte pour les termes typés et la
composition forte. Nous établirons aussi un lien entre notre théorie et les réseaux des démonstration de la logique linéaire.